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Mes carnets
12 avril 2007

Retour vers le passé...

Parce qu'il faut bien penser à autre chose. Parce que j'essaie de ne pas m'appesantir plus qu'une soirée sur les motifs de blues. Et aussi parce que je relativise très vite. Oui, oui... très vite... Parce que la Rose (comme je la surnomme) m'a gentiment scanné un tas de vieilles photos, j'en exhume déjà une. Qui déchire. Une photo de groupe. Datant de ma première communion (faite en la chapelle du Sacré-Coeur, et bla bla bla, et bla bla bla...)

J'ai regardé toutes ces photos avec le regard de l'adulte. Alors que mes souvenirs me reviennent, chargés de tous les ressentis de l'époque, d'une petite fille de 7 ans et demi. Sur une de ces photos, une religieuse nous conduit maternellement vers nos places, à la chapelle - et ces dames qui me paraissaient tellement agées, dans mon souvenir, je les trouve maintenant très jeunes.

Je n'ai pas gardé beaucoup de souvenirs de cette première communion. Je me souviens que je devais rester immobile, ce qui était très difficile. Je me souviens des images de mon missel. Une des petites filles avait été malade (qui sait si ce n'était pas une future migraineuse...) et en regardant ces images attentivement, j'ai pu me souvenir d'un ou deux prénoms, voire nom et prénom de ces élèves... Ce dont je me souviens assez bien, c'est du contact de la nappe empesée du banc de communion, que l'on devait maintenir surélevée avec les deux pouces et les deux index. De mes efforts pour avaler l'hostie sans la mordre, et sans m'étrangler (ça faisait partie du programme de la semaine de catéchisme). Efforts que l'on ne pouvait d'ailleurs pas remarquer de l'extérieur.

Et puis, il y avait le dessin des carrelages que l'on utilisait comme repères pour se tenir à notre place (comme dans la salle des fêtes d'ailleurs, avant les séances de "Notes", c'est-à-dire avant la remise hebdomadaire des bulletins, des croix d'honneur et des rubans roses...)

Il n'est pas très facile de me repérer sur cette photo. On y voit mes parents et mon frère (ma mère porte une mantille en dentelle noire sur son tailleur clair), et dans le fond, on devine les soeurs (on les appelait "nos mères") et leurs curieuses coiffes qui encadraient complètement leurs visages...

Pendant la semaine de préparation à cette communion, on nous avait raconté une histoire édifiante en nous recommandant, surtout, de ne pas pleurer. Je n'étais pourtant pas du genre à pleurer facilement, mais ça avait été plus fort que moi, j'avais pleuré (enfant, je ne supportais pas les histoires tristes, au point qu'il y avait une chanson que ma mère ne pouvait jamais me chanter jusqu'au bout...) C'était, je crois, l'histoire d'un saint ou d'un Bienheureux quelconque - un enfant, un petit garçon, qui était mort de bonheur, (vraiment mort...) en revenant du banc de sa première communion. J'avais trouvé cette histoire atroce. Ce ne devait pas être évident, de faire rentrer dans dix têtes d'enfant, tout le surnaturel lié à la transsubstantiation et à la communion. Et dans le fond, qu'est-ce que ça représentait pour nous (et pour moi, à cette époque du moins), à part un peu de mouvement, et une distraction, à la fin de la messe ?

premiere_communion1

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