Oulipoteries selon Obni
OBNI (qui opère sur Les impromptus littéraires) propose un jeu amusant dans son blog. Il y a souvent des chouettes exercices que l'on peut continuer en commentaire (et finalement reprendre pour soi, après). Pas si évidents que cela... Je dois toujours presser mon cerveau comme une demi-orange. Cet exercice-ci provient de l'OULIPO (OUvroir de LIttérature POtentielle) - fondé en 1960 par Raymond QUENEAU et François LYONNAIS, mathématicien. Il s'agissait d'écrire sous "contraintes" (d'écriture bien sûr... Peut-être est-ce ce que nous faisons dans nos ateliers d'écriture?) Ici, il s'agit de "reconstruire" un poème en ne prenant que les derniers mots...
Ce qui donne pour L'ADIEU d'APOLLINAIRE:
PM
"J'ai cueilli ce brin de bruyère
L'automne est morte souviens-t'en
Nous ne nous verrons plus sur terre
Odeur du temps brin de bruyère
Et souviens-toi que je t'attends"
"de bruyère
souviens-t'en
sur terre
de bruyère
je t'attends"
Amusant, non ?
Je m'y suis risquée pour un de mes textes, et voilà ce que ça donne...
On y sent encore un peu l'admiration naïve pour les poètes, peintres et sculpteurs...
Mais cela gagne en concision !
Verlaine
le faubourg parisien
la mandoline de Pierrot
des combats anciens
sous ses vers.
Louveciennes
D'un peintre
touches magiciennes
bleu le fleuve
d'octobre et vers
vers mallarméen
exigence sévère
son évidence
le bronze et l'or
de la terre
à mort
la folie
***
Paris mil neuf cent
L'amour d'une Marie
Le sang
de Chagall
Electricité des nuits
front d'un poète
D'un geste enfui
Dans l'agonie
oriflammes
se vengèrent
de flammes
libertés d'homme
raconter leurs cris
des maudits
des peintres
vers attentifs
Oeuvre ébauchée