A quoi ça sert ?
A quoi ça sert, tout ça ?
Je me tue à rédiger des articles, documentés, sentis, je fais des recherches, je réunis des souvenirs, j'écris des poèmes et pas n'importe quels poèmes, et alors ? Les affiches du "Cinéma des libertés" me sautent à la figure, chaque fois que je prends le métro, je pourrais piler au moins deux de mes anciens collègues/patrons... Chaque affiche me ramène à mes défaites.
Je me souviens du crash après mon ancien blog.
Un soir, je l'ai détruit, l'impensable! Je l'aimais tant ce blog.
Mais j'avais tout de même décidé d'en finir.
J'ai mis mon manteau, une écharpe, comme on va faire ses courses.
Sauf que je voulais aller dans la mort.
Et tout ça pour une connerie !
Le temps n'était plus aux médicaments. On ne peut malheureusement pas se tuer avec des benzodiazépines.
Il fallait sauter. Je devais sauter. C'est ce que je croyais. J'étais sur ma terrasse, au 8ème étage, comme cela aurait été simple! Il m'aurait suffi d'enjamber le garde-corps, mais comme il était haut! Et tout aurait été fini... Seulement, mon fils est arrivé, et il m'a ramenée à l'intérieur.
Il a appelé le 100, et m'a envoyée aux urgences.
Je vis.
Après cinq jours, la Blogobulle entière (ou presque, après tout, qui pouvait se douter?)... m'avait oubliée.
On est peu de chose...
Mais il est vrai que ma famille, elle, était là. Ma famille et mes voisins. Ce qui prouve tout de même, que vos voisins vous connaissent mieux que les bloggeurs de la blogosphère.
Tout le monde est tellement dans sa bulle.
Mon rêve aurait été qu'il y ait
Des bulles irisées, douces, musicales,
pas solitaires, pas oubliées,
des groupements de bulles,
des rubans dans le ciel,
des chansons,
de l'amitié.
Depuis toujours, je suis en quête d'harmonie, et d'harmonie dans l'amitié.
Dans l'amour ce serait bien aussi, mais sincèrement, je n'y crois pas, je n'y crois plus.
Mais à la violence, oui. Parce que celle-là, je l'ai vraiment vécue: violence des mots, cruauté des insultes, jusqu'aux coups et aux gifles, parfois.
J'ai sans doute espéré plus du monde où je vivais que ce qu'il pouvait m'octroyer. C'est dur à accepter.
Et puis, j'ai souvent dû frapper aux mauvaises portes.
C'est un coup de blues, dû à la fatigue sans doute.
Je dorps trop mal, et j'ai trop donné en peu de jours, ça va passer...
On a parfois besoin de se laisser aller à écrire des mots découragés.
ILLUSTRATION: MIKHAIL and INESSA GARMASH