La Rose et le jardin
Et là, tout au fond, sous les arbres qui pleuvent des pétales,
On a traîné nos chaises longues.
Du cacao, une canette, deux livres ouverts qu'on ne lira pas.
Paupières closes, on ne dort pas, on écoute la campagne
Et son bruit de civilisation.
Mais les arbres
Les mouches bourdonnantes
Les oiseaux juste sur nos têtes...
Le lilas double tout fleuri dont le parfum me rappelle...
Quoi ?
Un savon, une image 1900, un autre jardin, une main,
une détente de l'être et du corps.
Je suis allée chercher mes trois coussins,
J'ai rêvé un peu, et parce qu'elle me demandait à quoi je pensais,
Je lui ai murmuré...
Pourquoi parler d'amitié quand l'amitié a peur ?
On a repris nos livres,
Je me suis laissée bercer, les os de ma face se sont détendus
J'ai cessé de penser
Et j'ai épousé toute la joie du jardin...
Alors, je me suis endormie
Elle s'est retirée silencieusement...
Au réveil, la boisson fraîche pétillait dans les verres
En même temps que son sourire...