Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mes carnets
25 septembre 2007

Zut au cancer (2)

Bref, après des ennuis professionnels, familiaux, conjugaux, de santé; on clôt la série par un cancer, et qu'il faut recommencer à se battre: pour la vie, contre la mort (la mort prématurée), se faire réopérer, réenfiler les couloirs et les ascenseurs d'un hosto... Se réveiller, à nouveau (mais là, j'avais été plus intelligente:
1) j'avais prévu l'anesthésiste que je ne supportais pas les anesthésiants;
2) j'avais mangé mes derniers petits biscuits gardés d'un souper léger à 23h30 tapante;
et 3) je me suis levée le lendemain matin...
Avec le baxter dans une main, et les bouteilles à drains dans l'autre
).

Depuis le début de la semaine passée, j'ai replongé dans tout ça. Le document qui implique tout ça est chez E*** je vais tout classer, le tapissage du salon avance magnifiquement, je vais pouvoir ranger mes classeurs... Et respirer, jusqu'à la prochaine fois. Attendre un courrier, qui va m'apprendre quoi? Tous ces trucs matériels!

Dans ma tête, j'ai 40 ans. J'ai 40 ans, je n'ai pas encore été opérée, j'ai de la force, de l'enthousiasme, mais physiquement, ça ne suit pas. Il y a eu la médicalisation qui a suivi, deux opérations, des thérapies difficiles (même si j'ai échappé à la chimio et si j'ai eu une chirurgienne fantastique), l'évidement axillaire, la radiothérapie, les piqûres mensuelles sous anesthésiant local, la ménopause chimique, l'hormonothérapie, etc.

Des fois, je voudrais bien pouvoir être comme une petite fille. Qui a besoin de soutien, oh oui, de soutien. Et ce soutien-là, il n'est pas tout le temps présent. Je l'ai eu, venant de mes proches, de mes anciens collègues, mais je l'ai pas trop trouvé chez les amis. Ou alors, les amis se sont lassés (la poisse, ça éloigne ceux qui ne l'ont pas encore rencontrée ou qui ont aussi déjà leur lot. C'est compréhensible, je le sais et je l'accepte. Je ne peux plus tout porter non plus).

Parfois, c'est humain, j'ai besoin de me "plaindre". Parfois, je suis fatiguée de me battre. Je suis fatiguée d'avoir l'air en forme alors que je ne le suis pas toujours. Je suis fatiguée d'être une littéraire (...)

**
*

Et puis, le cancer. Si, il traumatise tous ceux à qui un médecin dit un jour: vous avez une tumeur maligne de 0,5 ou 0,7 (ou plus) millimètres. Je voudrais évacuer totalement ce traumatisme.

Le traumatisme de l'examen douteux, de l'échographie "pour être sûr", de la cytoponction, (pour être tout à fait sûr) et de la biopsie (pour voir si c'est vraiment cancéreux ou pas). Ce jour-là, en mars 2002, j'ai pensé à ma première belle-soeur. Elle était loin dans la récidive quand moi je commençais juste le parcours. Nous en avons parlé. Elle m'a dit "bienvenue au club". Elle m'a parlé sans doute de "Vivre comme avant", puis elle m'a dit: "mais tu n'es pas au même endroit dans le parcours..." Elle, elle en est morte un peu plus d'un an après. Dix années de lutte contre la maladie. Je ne la comprenais pas toujours, avant. A ses funérailles, je me suis dit que je ne l'avais pas assez aimée. Mais surtout, je l'ai mieux comprise.

**
*

Alors, je dois revisiter tout ça, raconter ça au moment où il faut, à la personne qu'il faut, la seule qui peut écouter tout ça. J'ai l'intuition que je suis guérie, mais je n'en aurai la confirmation que le 22 novembre. Et la panique, le sentiment d'angoisse, d'anxiété, c'était hier, c'était cette nuit, c'était ce matin, dans le bus 49, ça m'étreignait. Mais maintenant, heureusement, je peux souffler. Et je souffle.  Ce soir, j'irai au cours pour penser à autre chose. Ce soir, enfin! Dans deux petites heures...

Publicité
Publicité
Commentaires
D
Damn it ! Damn it ! Damn it !
P
Dan, effectivement, la chimio fait la différence. Merci et je t'ai écrit (o:-)
P
Marie, je voudrais quand même bien surnager au-dessus de tout ça et ne plus raconter de sottises sur mon blog. Merci (k)
D
Hello Pivoine! Tu vois, je passe tous les jours sur ton blog... Te raconter doit te faire du bien... Je t'ai lue avec beaucoup d'attention et je ne sais que dire... Positivons! Tu n'as pas eu besoin de chimio, c'est que c'était moins grave que tu ne penses... Mais je comprends.<br /> Bisous
M
quand on sait tout ce que tu as traversé, Pivoine, on comprend bien tes rages et tes découragements ...<br /> mille pensées positives.
Mes carnets
Publicité
Mes carnets
Derniers commentaires
Archives
Publicité