Zut au cancer (1)
Quand une source de stress apparaît, quand un stress dure quelques jours et qu'il n'y a rien à faire. Rien d'autre qu'à faire ce que je dois faire. Attendre un document, le remplir (sans me tromper), le photocopier, puis aller le porter là où il faut.
Quand ce sont des documents qui me rappellent: la maladie d'abord, la dépression inévitable, ensuite, les traumatismes, surtout... Bien sûr, il y a une dépression, longue, masquée, soignée, malgré tout, mais sont venus se greffer là-dessus des traumatismes si durs. Et le dernier, le plus grave, celui qui a manqué m'achever, perdre mon boulot dans des circonstances difficiles.
La procédure de mon divorce, les questions de garde primaire, secondaire, contribution alimentaire pour mon fils... C'est vieux, c'est (presque) oublié, c'est pardonné (mais le souvenir du, des traumatismes -il y en a eu plusieurs, quasi à chaque comparution chez le Juge de paix- reste tapi, tout au fond...) - Puis la constante bataille pour la vie. Après cette procédure et un décès, celui de ma mère, et cela suivait déjà une période familiale et professionnelle accidentée...
Un autre procès, gagné, mais un procès quand même; une opération de la nuque (souvenir d'épouvante); une convalescence difficile (je n'ai pu rester assise- qu'après deux à trois semaines, en tenant difficilement ma tête debout, malgré la minerve)
C'est vrai que cette opération et cette convalescence ont été terribles. Le moment le plus terrible, c'est quand on est sur le lit et qu'on vous emmène en salle d'op. Pour un empire, je ne voudrais pas revivre ce moment. Et pourtant, ça peut arriver. Celui où l'on voit défiler les plafonds de couloirs et d'ascenseurs d'un hosto... Le plus terrible, c'est moins le réveil (on est dans le gaz absolu) que le retour en chambre.
C'est quand on ne peut pas bouger, pas avant quelques heures, qu'on ne peut pas se lever, et qu'on vous glisse une panne. Et débrouille-toi. Avec un bassin relevé à angle presque droit, ben, faut pas faire de petit dessin. Il vaut mieux se lever en faisant pirouetter la hampe à baxter jusqu'aux toilettes. Mais pour ça, il faut tenir debout. Et ça s'arrête quand on cesse de vomir le ban et l'arrière-ban des anesthésiants, de la morphine et des anti-douleurs. Et ce n'est pas très drôle quand on a une cicatrice à la base du cou, sous le bras ou ailleurs.
Et pourtant, il y a pire que ça. Oui, vraiment, il y a pire.