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Mes carnets
3 août 2007

Pacheco (suite)

J'ai commencé un nouveau dessin, au crayon-pastel. Des silhouettes dans un jardin (initialement, "le Jardin des Vierges", de Maurice DENIS). Au début, je rame. J'ai l'impression que je n'arriverai à rien de bon. J'estime que je fais plutôt du coloriage. Et voilà qu'à 4 heures, je suis en forme, j'ai dix crayons à côté de moi, je mélange les couleurs, je pourrais rester encore des heures à dessiner.

Au forum Pacheco, rien qu'avec trois ou quatre bouquins, le livre sur Gaudi, le futurisme en Russie, le catalogue des oeuvres de Maurice DENIS et Rik Wouters, il y a moyen de passer de très belles après-midi! Je devrais photographier mes travaux, les relooker et les poster sur le blog. Mais pour le moment, je n'en ai pas envie...

Après le cours, nous sommes sorties, il fait magnifique et pas encore trop chaud; une des participantes de l'atelier nous a raconté ses aventures et ses gloires dans son Académie. Je me demandais si elle nous lâcherait! Elle peint au pigment + colles + éponges. Elle nous dit avoir eu un premier prix. Et avoir vendu un tableau 100 euros. C'est pas mal. Elle a bien de la chance! On l'a laissée au coin du Marché aux Porcs et nous en avons profité pour manger une glace, caramel salé et citron jaune.

On est rentrées par la rue Flandre, rue de la Cigogne, rue Dansaert. Il y a des tas de petites maisons où je serais heureuse, avec des chats qui pourraient sortir et vivre leur vie de chats. Entre la rue Dansaert et la porte de Flandre, on assiste à un choc des cultures: associatif bobo métissé d'un côté, (les restos branchés et le centre Dansaert), les terrasses protégées par des barrières en bois et des bacs de fleurs, toutes les petites assocs cachées par là, et, de l'autre côté, l'inévitable bureau A.L.E qui propose des travaux de repassage. Tu parles d'un avenir! Et puis, heureusement, il y a les épiciers-légumiers-fruitiers qui vendent des pastèques énormes.

Une fois franchi le canal... On entre dans un autre monde. J'ai eu un prof qui disait "Les Bruxellois ne traversent pas le canal". La sentence était tombée! Je l'aimais bien et il m'appelait gentiment "Madame la Régente", parce que sa fille avait fait les mêmes études. C'est un architecte assez connu. Un tenant du modernisme et c'est ce que j'aimais aussi. Epoux d'une écrivaine belge douée d'un beau talent. Concernant le canal, il voulait dire qu'il y a nettement deux rives et que ceux d'une rive ne traversent pas pour aller voir de l'autre côté, et vice versa. Alors, Bruxelles? Rive droite - rive Gauche?

On assiste au même spectacle qu'à la rue de Brabant, plutôt gai et coloré, mais cela fait moins caverne d'Ali-Baba que la rue de Brabant, marchands de soies, de satin, de tissus, de vaisselles, de sacs de voyage, de chaussures en plastic rouge, de sandalettes dorées et de sacs pour faire le marché. Un monde fou sur des trottoirs étroits, beaucoup de circulation dans une artère très encaissée. J'ai loupé la rue permettant d'attraper le métro Comte de Flandre, ce qui fait que nous l'avons pris à Etangs Noirs. Mais ça m'a permis d'entrevoir une école où j'avais donné cours, il y a de cela 13 ou 14 ans... Pas très loin de Saint-Jean Baptiste à Molenbeek, une des trois églises art-déco en béton de Bruxelles.

Les mioches que j'avais comme élèves à cette époque ont vingt ans aujourd'hui. Je ne les reconnaîtrais pas.

Et puis... Plongée dans le métro, pour traverser enfin le carrefour près de chez moi. Je ne suis pas isolée, à ce moment-là, on marche à deux et je pense même à l'un ou à l'autre, alternativement. Ils me paraissent également lointains, tout en étant si près, ensemble, avec des côtés si terriblement proches. Cet univers sonore me ramène aussi aux heures où j'ai vibré, un violon sur l'épaule. Et soudain, devenue aussi diaphane que l'air des septembres à venir, je ne suis plus que solitude... Manquante à l'appel. Comment dire le pourquoi sans déverser la douleur? Et comment réparer ce qui paraît irréparable...  Pendant des années, j'ai arraché la musique de mon coeur. Ce n'était pourtant pas faute de l'aimer.

Aujourd'hui, j'en écoute beaucoup plus souvent. Mais avec la musique, c'est le corps vivant qui frémit tout entier. Et l'écriture poétique danse à nouveau sur des pages que je ne publie pas non plus dans mon blog. C'est trop personnel.

Et c'est là qu'il s'avère que s'occuper de Paroles plurielles est ma foi, plaisant et intéressant.

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Commentaires
P
Nuages, avec 2 boules on est déjà full ! Alors trois... On flotterait sur la pièce d'eau du marché aux poissons !<br /> <br /> Astérie, eh bien, on y songe ?
A
Je suis de retour ici et je suis partant pour une ballade, avec ou sans glaces :)
N
Bon, la prochaine fois, je viens déguster une glace (deux boules ou trois boules ?) avec vous chez Comus et Gasterea ! ;o))
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