Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mes carnets
11 juin 2007

10/06/2007, rien à signaler (suite)

Il m'arrive d'éteindre l'ordi pour aller au lit et de le rallumer parce qu'il y a une idée ou des idées que j'ai envie d'exprimer. Pourtant, je m'étais promis une retraite bloguienne.

Mais les résultats des élections me poussent à la réflexion.

Finalement, tout le battage médiatique qu'on a fait autour des scandales du PS à Charleroi... Où cela a-t-il eu un effet dévastateur? A Charleroi ? En Wallonie ? Je ne crois pas... Si on veut descendre un parti sur son territoire, c'est relativement loupé. Je crois que ce battage médiatique a plutôt réussi à Bruxelles et en Flandre - toute la Flandre, je dirais la Région flamande. Les scandales du PS peuvent finalement révolter des citoyens de gauche. Alors, oui, je dis que c'est une situation dangereuse.

Pourquoi, m'intéressant à la politique, à l'analyse politique, n'ai-je jamais su militer ? Pourquoi n'ai-je pas fait sciences politiques (ou journalisme) au lieu de me lancer stupidement dans les Romanes? J'avais une copine très militante à l'école, elle me reprochait de n'aller à aucune manif. Je n'ai jamais osé le dire, mais je ne supporte pas le bruit des pétards. La foule me fait peur, une peur primaire, animale (je me demande parfois si je ne suis pas, moi aussi, une sorte de phobique sociale...)  Et, lors des seules manifs que j'aie faites (avec les enseignants, en 95), j'ai failli marcher sur un pétard pirate... Soit. Que faire alors? Je n'ai pas le talent d'une Nadia Geerts pour gérer un blog militant, laïque et politique. J'ai échoué à travers mon engagement dans la laïcité (trop vieille, trop littéraire, trop à gauche, trop bourge (?) pas assez universaire, pas assez camée... Malgré l'alprazo...) J'ai échoué ailleurs, j'ai échoué partout. (Et j'en assume la responsabilité). C'est pour cela que je continue de me réfugier dans mes rêves artistiques et littéraires, car il faut bien donner un sens à sa vie.

J'ai un peu milité chez Ecolo - à Bruxelles Ville... J'accompagnais quelqu'un qui n'était pas très apprécié par la Locale. Il n'avait pas trop le sens de la négociation... En dehors de cela, ce que j'y ai vu m'a révoltée. C'est là que j'ai vraiment touché du doigt le système et le mode de fonctionnement des polls. C'est chez Ecolo que j'ai assisté à des contradictions hallucinantes (du style, un écolo va en tribune plaider pour la "rotation" - et le fait en tout dernier moment, ce qui est un "truc" politique bien connu), une seconde après, il vote paisiblement contre la rotation. Mais dans la presse, on lira qu'il est monté à la tribune pour plaider pour...

Un militant est arrivé en même temps que moi. Il fallait plusieurs mois de fréquentation régulière de la locale pour avoir le droit de vote (au sein de la réunion) et je ne l'ai jamais obtenu (il faut dire que j'ai abandonné avant, étant donné que je bossais et suivais des cours du soir), et lui n'a même pas eu besoin de ce temps-là, il a tout de suite eu le droit de vote, a été sur la liste électorale (il est vrai que j'y étais aussi), et a emporté un titre d'administrateur d'asbl (dans le logement social, si mes souvenirs sont bons).

J'arrivais à la politique, parce que dans toutes les passions que j'avais, dans tous mes centres d'intérêt, on retrouvait la politique. En amont de l'enseignement. En amont de la culture (et même de la littérature, il suffit de regarder le rôle que joue la revue de la Communauté Française, Le Carnet les Instants...) et en amont de l'urbanisme. Autant dire que je n'avais aucune chance de me faire une place dans ces trois secteurs d'activité. Sauf à être prof dans le professionnel (3P électricité, soudure, carrosserie, boucherie, charcuterie, métaux...) - et à devoir enseigner "être papa, être maman" à des mecs de vingt ans, quand j'en avais vingt-cinq... Sauf à être animatrice culturelle dans une asbl et à devoir me battre avec tout le monde... Et sauf à être s'crétaire d'architecte dans un bureau d'architecture.

Je sais que dans beaucoup de domaines, il faut faire du lobbying. Le savoir-faire ne suffit pas. Sans doute dois-je manquer de sens de la négociation, ou de flexibilité (;) ou de sens de la compromission. Autrement dit, je ne sais pas faire de la retape.

J'ai été un peu vive dans mon article précédent. Je m'en veux d'employer des termes qui ne sont pas constitutionnellement corrects (comme le terme de particratie). Mais je suis sincèrement inquiète face à ce qui nous attend. Pour moi, les jeux sont faits. En clair, socialement, je dirais même, civiquement, je suis "out", définitivement sans doute... Je survivrai jusqu'à l'âge de la pension, où je risque d'être tellement appauvrie qu'il faut espérer que je meure vite. Oui, et c'est là le constat le plus triste finalement, et je ne déprime même pas quand je dis ça, c'est pire, c'est une réalité sociologique... Je suis une citoyenne totalement inintéressante et improductive, une charge pour la société, et je risque à tout moment de tomber dans le gouffre de la pauvreté la plus totale. Que reste-t-il à espérer d'autre que la mort, dans ces cas-là ?

Et je ne suis pas la seule qui risque ça. Et d'ailleurs, il y a des milliards de personnes dans le monde qui, non seulement, ne risquent pas ça, mais vivent ça. Et à cause de qui ? De quoi ? A méditer...

Publicité
Publicité
Commentaires
C
Arrête de te dire que tu as échoué partout : ca me fout le bourdon et en plus c'est contagieux, je me mets à penser la même chose!
A
On fait un échange je te refile Sarko,que me propose s tu en échange ? ;)
Mes carnets
Publicité
Mes carnets
Derniers commentaires
Archives
Publicité