Lendemains...

J'y suis allée à ce rendez-vous. Rebelote dans 3 mois, ce qui ne me ravit guère. Je vis mal les contrôles, et pourtant, c'est la loi. La loi est dure, mais c'est la loi...

Long trajet ce matin en métro (changer à Beekkant), de Beekkant à Bockstael, puis, prendre le 94 jusqu'au cimetière de Jette. Le trajet est jalonné de souvenirs, agréables parfois (le 94 suit le trajet du BTT, du Brussels Touristic tramway, que je guidais dans le temps... Du temps que j'étais jeune et belle, lol)

J'ai connu quelqu'un qui habitait dans ce quartier, et qui déménageait pile aujourd'hui ! Manque de pot ! Bon pot d'un côté: je sais que désormais, je pourrai passer par là sans y penser, ou du moins, en ne choisissant que de penser aux bons souvenirs, manque de pot, parce qu'aujourd'hui, tout ce que je voyais sur un trottoir,  (et je suis restée à bonne distance) là, à cet endroit où je devais passer, me rappelait des moments difficiles ou forts, c'est selon. J'y ai laissé deux peintures. Je me demande ce qu'elles sont devenues... Poubelle... Je présume!

Et aujourd'hui, c'était une journée difficile. Mais c'est ainsi, j'ai toujours dit qu'il fallait pouvoir regarder son passé en face, yeux dans les yeux, c'était le moment d'appliquer ce principe. Sans s'y attarder.

Au bout du trajet, il y a le cimetière de Jette, un joli cimetière, et un parc, près de la place C. M***, où je me suis parfois promenée, mais assez de "vergiss mein nicht" (ne m'oublie pas!) aussi, est-ce avec soulagement que j'arrive chez moi, à Saint-Guidon, là, je connais les boutiques, je connais les commerçants, (enfin, leurs commerces plutôt...) Les passages me sont familiers. Je suis près de chez moi, je papote avec une voisine qui vient de se faire opérer du dos - je lui souhaite du courage et faut pas trop penser à l'état du dos après une opération (dans le fond, je me demande où est la différence, je crois que sans, on perd l'usage d'un membre, avec, on a mal, mais on a l'usage de ses membres...) Un an à la maison... Son opération a dû être sérieuse...

Le médecin m'a naturellement demandé ce que j'allais faire, qu'est-ce que je décidais pour l'avenir, est-ce que j'y avais pensé ? Je n'ai pas eu la présence d'esprit de lui répondre (ni à d'autres): mais Docteur, c'est l'année de mes 50 ans! A cinquante ans, nos parents voyaient se profiler l'âge de la pension. Assez de levers matinaux... Et d'infars sur le lieu du travail. Nous, à cinquante ans, après qu'on a été pressé comme des citrons, on nous demande: et qu'allez-vous faire de votre avenir?

Ben, moi, mon avenir, déjà, si j'arrivais à y mettre quelqu'un qui ne soit pas un poids en plus à porter, je serais contente. Pas de parent qui ne voit plus ses enfants... Toujours en procédure de divorce, mais il ne faut pas rêver, c'est la réalité de beaucoup de parents, soit on a des pères démissionnaires, soit on a affaire à des requins. L'inverse est parfois vrai. Un quadragénaire à l'hôpital reçoit la visite de ses enfants et de leur mère... (Qui gagne le double), la première chose qu'elle dit: "Bonjour ! T'as pas encore payé la pension alimentaire!"

50 ans bientôt, donc, et j'étais bien en peine de répondre (et pourtant, pendant ce temps je pensais : j'écris mais ça ne nourrit pas son homme... Je dessine, je peins, mais ça ne nourrit pas sa femme non plus, surtout quand on est en plein apprentissage. J'espère parfois pouvoir faire des animations, après, plus tard, mais où, Comment? Comment prendre le départ, et puis animer, animer, il faut diablement de la force physique pour ça.

Mais pour le moment, faut juste que j'aie un peu moins mal. Et puis, je dois maigrir aussi, (en fait, j'écrivais moche, mais je pensais grosse...) Tous ces kilos avalés depuis 1993, perdus, repris, reperdus, repris.
Conclusion, je devrais me faire de la soupe, au lieu de cuire du riz. L'ennui, c'est que je n'aime pas la soupe, et que j'adore le riz...

Le comble, c'est qu'en une semaine, j'ai répondu à deux offres de travail, j'en ai bien vu une troisième, mais j'hésite, il s'agit d'animations artistiques à faire avec des adultes ayant des problèmes psychiatriques. C'est peut-être (sûrement) un peu dur pour moi ? Il vaut sans doute mieux être ergothérapeute pour ce genre de boulot... I think !

Comments

[kloelle]

Tout est si juste.