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Mes carnets
7 janvier 2007

Un + un = un

Pour la première fois depuis longtemps, j'ai l'impression de pouvoir déposer un caillou blanc dans la boîte.

Ce n'est pas tout à fait vrai. J'ai déjà déposé beaucoup de cailloux blancs dans ma boîte, depuis un certain 25 novembre 1999, mais aujourd'hui, il est de taille.

Cela s'est fait très naturellement. Il m'avait demandé mon aide pour lui faire revoir sa matière d'examen. Demain, à 10h45, mon fils passe son partiel de philo. Cela peut sembler un rien! Qu'est-ce qu'un examen partiel de philo, mais pour lui et pour nous, c'était énorme. Cela veut dire :

- qu'il sort de la spirale de l'échec; et donc, du décrochage scolaire;
- qu'il change, et il change;
- qu'il demande de l'aide... Au lieu de s'enfoncer;
- que tout n'est pas désespéré;
- heureusement, il ne lit pas mon blog...

Longtemps, ces week-ends ont été durs à vivre. C'est simple, il fut une époque où je courais voir la psy avant le week-end (pour supporter ces 2 jours) et après le week-end, (pour m'en remettre). Je l'adore, c'est sûr, mais ça a été dur. Tout faire seule, pendant des mois, si pas des années, comme ça peut l'être avec un ado, un jeune en pleine crise. Et pourtant, pour rien au monde, je n'aurais renoncé. Je le lui ai parfois dit "j'irais en enfer pour toi" - on ne m'en demande pas tant, et pourtant, c'est vrai.

Déjà, voilà que depuis le 31 décembre - tout n'était donc pas noir dans ce nouvel-an... Il m'accompagne pour faire les courses (ça me donne du courage pour les faire, même s'il ne m'accompagnera pas toujours). Il pense à descendre bouteilles et canettes vides, avant son départ, bref, il "participe" comme on dit). Ce soir, je n'ai plus cette sensation (que je ne peux pas décrire, angoissante, tuante), d'assister à une course à l'abîme. Dans lequel on risque de sombrer lui ou moi, lui et moi.

Il m'a fallu d'abord restaurer notre relation parent-enfant. Cela consistait parfois à ne rien faire, à attendre, à être là, tout simplement, mais parfois, j'avoue m'être découragée. Il a fallu que je cesse de lui en vouloir, il a fallu que je pardonne à son père... Que je me pardonne... Que je cesse aussi, de le prendre à témoin de mes "malheurs". Cela a été dur. Il m'a fallu beaucoup de patience. (Et à lui aussi, le pauvre!) Mais je ne renonce pas facilement.

Jusqu'à la fin de ses primaires, on travaillait souvent ensemble. Pas tout le temps, j'essayais qu'il soit autonome et il l'était. Je lui donnais le petit coup de pouce nécessaire, que je pouvais donner; à son père d'aider là où il pouvait aider (en néerlandais et en maths par exemple). Pendant deux années, cela a été tout seul - de sa sixième primaire à son entrée en cinquième année d'humanités - mais c'est à ce moment-là que la cellule familiale a implosé. Et mal implosé. Pas de séparation à l'amiable, oh non! Ce fut Hiroshima, (allez, disons peut-être que ce fut juste Dresde, il y a eu des survivants), tout de suite, avec une floppée de conséquences pourtant imaginables et prévisibles. Je les avais prévues et imaginées, mais la réalité est parfois pire à affronter que l'imaginaire. Parfois moins terrible, parfois pire.
Soit.

Donc, trois heures à parcourir son cours de philo, ensemble, ce qui, j'espère, l'aura aidé (de toute façon, cela ne peut que l'avoir aidé), et ce qui m'apporte aussi la satisfaction de revisiter des choses que j'aime ou qui m'intéressent. La philo n'étant tout de même pas ma tasse de thé favorite. Et de découvrir -pour lui comme pour moi- des centres d'intérêt, des préoccupations communes. En rentrant à la maison, j'éprouvais une très grande satisfaction, avec le désir de pousser un immense soupir de soulagement. Cela fait aussi effet de  surprise. Il y a même eu des moments de rire (avec son humour si particulier, encore plus "trash" que le mien... A 2 cents, comme il dit parfois...)

Bref, ce fut tout benef, pour lui comme pour moi. Moi qui regrettais, inconsciemment, de ne plus pouvoir faire vibrer ma fibre pédagogique (entre parenthèses, j'ai beaucoup "perdu"... Je m'en rends compte!), ben, j'ai replongé dans le bain cet après-midi.

Il me reste à croiser les doigts, en espérant que le résultat soit à la hauteur de ses efforts, et de ses espérances.

Je me réjouis aussi parce qu'il a des copains, qu'il est content dans son école, qu'il est manifestement plus heureux qu'à l'unif -enfin, qu'à l'ulb- ce qui ne m'étonne guère. L'ulb a ses qualités, mais tout le monde n'est pas fait pour ce type d'enseignement - si c'était le cas, les hautes écoles seraient vides. Toute la Belgique serait à l'ulb et y réussirait. Et parce que toute chose positive en amène une autre, une plus une plus une plus une... Pour finir, on y arrivera peut-être, à la fin de ces damnées études supérieures...

socrate

(... Et l'a pas fini de faire parler de lui dans les chaumières,
c't-homme là
...)

***

Et puis, là, je demeure captivée par le récit d'un voyage au Burkina Faso que j'ai lu (pas entièrement, pas dans tous les détails, -non pas lu, mais dévoré, plutôt- mais c'est une lecture vraiment tonique et surtout, "secouante"... )

J'y reviendrai sûrement...

Les voyages du pantouflard.

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Commentaires
N
Et à propos du "pantouflard", il faut lire aussi son récit de voyage en Argentine et au Chili, de cet été ! Très bien écrit et illustré aussi.
P
Merci Bio (et pour les bons conseils aussi.. :-)
B
je croise les doigts pour ton fils et entre mère et enfants...même si parfois c'est pas facile et parfois désespérant ,ça fini tjrs par s'arranger....<br /> bonne soirée et une belle nuit :)<br /> bises
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