André Gide & Maria Van Rysselberghe
A l'opposé des "Gens de Mogador", dans les romans que j'ai aimés, il y a par exemple "Les faux-monnayeurs", l'unique (ou considéré comme tel) roman de Gide.
Bien que ce ne soit pas un roman qu'on "aime", mais un roman qui se lit, se relit, s'étudie, se critique.
Il y a quelque chose de commun - dans la manière de parler de l'amour - à travers ces romans (ou à travers certains films).
Sans doute une certaine "approche" du sentiment amoureux.
Nous avons étudié "Les faux-monnayeurs" au lycée, en rhéto.
Le prof a dressé la galerie des personnages, les énumérant tous, puis résumant le rôle qu'ils tiennent dans le livre.
Et comme j'ai l'habitude de foncer droit sur les questions dérangeantes, les questions "à la Marie-Françoise",
comme le disait si bien une de mes anciennes collègues... j'ai demandé,
d'une petite voix innocente... (Avais-je donc l'instinct ;-) des
questions dérangeantes?)
"Et l'oncle Edouard ?" . C'était le seul que la prof avait passé sous silence. Pourquoi?
Prise
de court, (en plus, je parlais rarement en classe - j'étais bien trop
occupée à apprendre, donc, ma question avait de quoi la surprendre),
elle a murmuré une réponse du style: il sert à mettre les relations
entre les héros en évidence, à les rehausser, à mettre ces héros en
valeur...
Sa réponse était vague, son embarras, palpable, (bien que je sois la seule à l'avoir perçu), et j'étais tellement intriguée que j'ai acheté le bouquin.
Pourtant, en tant que
romancier, justement, Edouard a une importance éclatante dans l'oeuvre.
Mais l'oncle Edouard était aussi le "vieil" amoureux, puis devenait
l'amant d'Olivier, un des héros, et d'ailleurs son neveu.
Cela
n'advenait pas du premier "coup", puisque par trop d'amour pour
Olivier, justement, l'oncle Edouard s'éloignait, devenait l'ami de
Bernard Profitendieu, -lui-même grand copain d'Olivier.
Tandis
qu'Olivier devenait le chevalier servant du comte de Passavant, un
écrivain arriviste -indigne de ce titre (bien sûr). Une parodie
d'écrivain.
L'oncle Edouard a son importance, puisqu'il écrit lui-même le Journal d'un roman.
(Normal! Me direz-vous, André GIDE était, comme Julien GREEN, un GRAND diariste...)
Et la voilà, la fameuse composition en abîme.
Si notre prof avait gardé une certaine réserve, je suppose que c'était moins à cause de l'amour entre deux hommes, qu'en raison d'une plus ou moins proche parenté des amants. Ou, que sais-je moi?
Cela peut paraître étonnant, -mais j'attribue cette discrétion à l'époque, le milieu des années septante.
Pourtant, certains stencils étaient parsemés de citations du premier volume de l'autobiographie de Violette Leduc "La bâtarde" .
Et c'est à ce cours, aussi, que j'ai découvert la poésie de Françoise Delcarte, une auteure belge...
L'amour entre Olivier et l'oncle Edouard, dans "Les faux monnayeurs",
finit "bien". Olivier emménage chez Edouard - mais essaie de se
suicider au gaz (par excès de bonheur).
Il est sauvé in extremis et la mère d'Olivier leur donne sa bénédiction.
Comme quoi... Ils ne se marièrent pas, mais furent heureux...
Et n'eurent point d'enfants...
*****
En 1998, en passant par CUVERVILLE, en Haute-Normandie (entre Les Andelys, le
Mont St Michel et les plages du débarquement en Normandie...), j'ai
vainement cherché la tombe d'André Gide et de Madeleine Rondeaux.
Le guide assurait qu'elle se trouvait dans le cimetière autour de l'église...
Et voilà que je trouve sur la Toile: "Sa
dernière demeure - une dalle et un nom - se trouve dans le petit carré
protestant et agnostique du cimetière de Cuverville."
Extrait de "Terres d'écrivains.com"
Un carré protestant... Peut-être...
Mais agnostique?
Ca ne se dit pas d'un cimetière...
Bien
que cette question se règlera quand l'aménagement et la gestion des
cimetières seront enfin du ressort du domaine public et officiel.
André GIDE et une Dame.
Qui est cette femme ?
Malgré son âge, elle est tout à fait...
Reconnaissable.
Rien que par les yeux, les paupières, l'arcade sourcilière.
photographie extraite du site:
http://www.andregide.org/photo_gallery/
La même dame... Vue par Fernand KHNOPFF
Portrait de Marie MONNOM, fille de l'éditeur-imprimeur bruxellois,
huile sur toile, 50x50, 1887,
Musée d’Orsay, Paris.
(J'adore ce tableau, il me fait rêver...)
Maria, toujours la même, vue encore par son époux, Théo Van Rysselberghe... (Ou le chef de file des impressionnistes, voire des pointillistes belges, les XX, l'Art moderne, etc.)
LA SUITE A...
Plus tard.
Car après deux journées de stage de pastel, je fatigue... Et j'ai faim.
Et j'ai encore un jour demain.
Et OTEPPE samedi.
Donc, Lagarde & Michard, versus Pivoine Blanche, ce sera pour plus tard...
Car je crois que je n'en aurai jamais fini avec "La petite Dame", Gide, "Il y a quarante ans", et tutti quanti.
(A
noter que je relève une erreur sur les sites de vente en ligne de ce
livre: on le présente avec le nom d'André Gide comme auteur...
... Alors que l'auteur est bien
MARIA VAN RYSSELBERGHE.
P'tain! Mais c'est la faute à GALLIMARD!
C'est eux qui titrent ANDRE GIDE en majuscules!
Alors que ce sont, primitivement, "Les cahiers André Gide" !!!
Pffffff ! Bande de vieux commerçants misogynes va!
*****
2006-08-24, 22:45:02
oui,
c'est bien elle et la photo de charles Baudelaire à l'arrière -c'est
celle qui se trouvait dans les Lagarde et Michard-. Tiens au fait, je
viens de terminer un livre où il est question de Baudelaire, de
l'indépendance belge et d'une énigme à la Gaston Leroux : La chambre
close de Philippe Remy. J'ai apprécié.
pivrose
2006-08-25, 13:16:33
bien sur...
Maria, Théo, André, et catherine GIDE, et toi.....
JACQUES.