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Mes carnets
24 août 2006

André Gide & Maria Van Rysselberghe

A l'opposé des "Gens de Mogador", dans les romans que j'ai aimés, il y a par exemple "Les faux-monnayeurs", l'unique (ou considéré comme tel) roman de Gide.

Bien que ce ne soit pas un roman qu'on "aime", mais un roman qui se lit, se relit, s'étudie, se critique.

Il y a quelque chose de commun - dans la manière de parler de l'amour - à travers ces romans (ou à travers certains films).
Sans doute une certaine "approche" du sentiment amoureux.

Nous avons étudié "Les faux-monnayeurs" au lycée, en  rhéto.
Le prof a dressé la galerie des personnages, les énumérant tous, puis résumant le rôle qu'ils tiennent dans le livre.

Et comme j'ai l'habitude de foncer droit sur les questions dérangeantes, les questions "à la Marie-Françoise", comme le disait si bien une de mes anciennes collègues... j'ai demandé, d'une petite voix innocente... (Avais-je donc l'instinct ;-) des questions dérangeantes?)
"Et l'oncle Edouard ?" . C'était le seul que la prof avait passé sous silence. Pourquoi?
Prise de court, (en plus, je parlais rarement en classe - j'étais bien trop occupée à apprendre, donc, ma question avait de quoi la surprendre), elle a murmuré une réponse du style: il sert à mettre les relations entre les héros en évidence, à les rehausser, à mettre ces héros en valeur...

Sa réponse était vague, son embarras, palpable, (bien que je sois la seule à l'avoir perçu), et j'étais tellement intriguée que j'ai acheté le bouquin.

Pourtant, en tant que romancier, justement, Edouard a une importance éclatante dans l'oeuvre. Mais l'oncle Edouard était aussi le "vieil" amoureux, puis devenait l'amant d'Olivier, un des héros, et d'ailleurs son neveu.
Cela n'advenait pas du premier "coup", puisque par trop d'amour pour Olivier, justement, l'oncle Edouard s'éloignait, devenait l'ami de Bernard Profitendieu, -lui-même grand copain d'Olivier.
Tandis qu'Olivier devenait le chevalier servant du comte de Passavant, un écrivain arriviste -indigne de ce titre (bien sûr). Une parodie d'écrivain.
L'oncle Edouard a son importance, puisqu'il écrit lui-même le Journal d'un roman.

(Normal! Me direz-vous, André GIDE était, comme Julien GREEN, un GRAND diariste...)

Et la voilà, la fameuse composition en abîme.

Si notre prof avait gardé une certaine réserve, je suppose que c'était moins à cause de l'amour entre deux hommes, qu'en raison d'une plus ou moins proche parenté des amants. Ou, que sais-je moi?

Cela peut paraître étonnant, -mais j'attribue cette discrétion à l'époque, le milieu des années septante.
Pourtant, certains stencils étaient parsemés de citations du premier volume de l'autobiographie de Violette Leduc "La bâtarde" .
Et c'est à ce cours, aussi, que j'ai découvert la poésie de Françoise Delcarte, une auteure belge...

L'amour entre Olivier et l'oncle Edouard, dans "Les faux monnayeurs", finit "bien". Olivier emménage chez Edouard - mais essaie de se suicider au gaz (par excès de bonheur).
Il est sauvé in extremis et la mère d'Olivier leur donne sa bénédiction.

Comme quoi... Ils ne se marièrent pas, mais furent heureux...
Et n'eurent point d'enfants...

*****

En 1998, en passant par CUVERVILLE, en Haute-Normandie (entre Les Andelys, le Mont St Michel et les plages du débarquement en Normandie...), j'ai vainement cherché la tombe d'André Gide et de Madeleine Rondeaux.

Le guide assurait qu'elle se trouvait dans le cimetière autour de l'église...

Et voilà que je trouve sur la Toile: "Sa dernière demeure - une dalle et un nom - se trouve dans le petit carré protestant et agnostique du cimetière de Cuverville."

Extrait de "Terres d'écrivains.com"

Un carré protestant... Peut-être...
Mais agnostique?
Ca ne se dit pas d'un cimetière...
Bien que cette question se règlera quand l'aménagement et la gestion des cimetières seront enfin du ressort du domaine public et officiel.

gid35

André GIDE et une Dame.

Qui est cette femme ?
Malgré son âge, elle est tout à fait...
Reconnaissable.
Rien que par les yeux, les paupières, l'arcade sourcilière.

photographie extraite du site:
http://www.andregide.org/photo_gallery/

gid42

La même dame... Vue par Fernand KHNOPFF

Portrait de Marie MONNOM, fille de l'éditeur-imprimeur bruxellois,
huile sur toile, 50x50, 1887,
Musée d’Orsay, Paris.
(J'adore ce tableau, il me fait rêver...)

khnopff_

Maria, toujours la même, vue encore par son époux, Théo Van Rysselberghe... (Ou le chef de file des impressionnistes, voire des pointillistes belges, les XX, l'Art moderne, etc.)

artwork_images_408_178773_Theo_van_Rysselberghe

LA SUITE A...

Plus tard.
Car après deux journées de stage de pastel, je fatigue... Et j'ai faim.
Et j'ai encore un jour demain.
Et OTEPPE samedi.

Donc, Lagarde & Michard, versus Pivoine Blanche, ce sera pour plus tard...

Car je crois que je n'en aurai jamais fini avec "La petite Dame", Gide, "Il y a quarante ans", et tutti quanti.

(A noter que je relève une erreur sur les sites de vente en ligne de ce livre: on le présente avec le nom d'André Gide comme auteur...

... Alors que l'auteur est bien

MARIA VAN RYSSELBERGHE.

P'tain! Mais c'est la faute à GALLIMARD!
C'est eux qui titrent ANDRE GIDE en majuscules!
Alors que ce sont, primitivement, "Les cahiers André Gide" !!!

Pffffff ! Bande de vieux commerçants misogynes va!

*****

2006-08-24, 22:45:02
oui,
c'est bien elle et la photo de charles Baudelaire à l'arrière -c'est celle qui se trouvait dans les Lagarde et Michard-. Tiens au fait, je viens de terminer un livre où il est question de Baudelaire, de l'indépendance belge et d'une énigme à la Gaston Leroux : La chambre close de Philippe Remy. J'ai apprécié.
pivrose

2006-08-25, 13:16:33
bien sur...
Maria, Théo, André, et catherine GIDE, et toi.....
JACQUES.

2006-08-25, 19:37:32
et comme Doroty Parker ...
tu diras à tes ami(e)s : "pardon pour la poussière ..." ... moi aussi j'ai demandé l'incinération, avec juste un petit regret : j'aurais bien aimé avoir sur ma tombe le même épitaphe que ma poétesse préférée : "J'aurai bien assez de l'éternité pour dormir seule". mais tu es déjà passée à autre chose ... et André Gide, je n'y touche pas.. sujet trop délicat pour m'exposer sur ton blog ;-))). mais j'ai tout lu bon week-end.
transparente

 
2006-08-25, 19:10:36
Et en plus...
On n'a plus de place et une concession, ça coûte cher, à perpet, c'est encore plus cher... Pour ma part, je privilégierais l'incinération. C'est pas marrant pour ceux qui restent, mais oups, je vais continuer quand même sur autre chose...
MF

 
2006-08-25, 19:07:24
-> Transparente...
On parlait beaucoup de cette question des cimetières, dans la laïcité. Le cimetière public, géré par la commune (ou une administration quelconque) a été une grande victoire laïque ou plutôt, des milieux libres-penseurs. On ne voulait pas de discriminations sur base de la religion ou de la non-religion. Je suis entièrement d'accord... (Il suffit de penser à l'inhumation des comédiens si longtemps excommuniés...) <br>Evidemment, du coup, se pose le problème de l'inhumation des citoyens belges (pour ici bien sûr), de confession musulmane... C'est inhumain d'obliger des familles à enterrer les leurs "au pays", même si ces familles font souvent le voyage. Et pourtant, l'Etat ou plutôt, la mouvance laïque tient à cette neutralité du cimetière... D'où la difficulté de trancher, naturellement...
MF

 
2006-08-25, 16:32:11
un carré protestant, oui
"""Il fut un temps où le curé écrivait sur son registre de catholicité : "Je ne l'ait point enseveli en terre chrétienne, n'ayant fait aucun devoir de catholicité (!!)" - ou encore "enseveli dans l'une de ses terres". Les protestants longtemps interdits dans les cimetières catholiques - en terre chrétienne - étaient enterrés la nuit et à part, dans leur propriété. C'est pour cette raison qu'ils conservent parfois de tout petits cimetières privés, enclos d'un muret (...). Et il y a quelques années encore, le cercueil était laissé hors du Temple, pendant le Culte. Pas de Culte pour le mort, ni le culte des morts. Si un musulman se promène sur ton blog, et lit cet article en entier dans le livre, il retiendra que les protestants sont tout disposés à accepter pour autrui, ce qu'ils ont conquis de haute lutte, à savoir des carrés musulmans". <br>"Etre protestant en France aujourd'hui" <br>Jeanne Héléne Kaltenbach - Hachette
transparente

 
2006-08-25, 13:22:46
LE CIMETIERE ET L'ETERNITE
je recherchais KROYER et je tombe sur ce blog..... et tu me parles de l'oncle andré et de Madeleine ; je ne comprend pas que tu n'ais pas trouvé les deux tombes, au bout du petit cimetière aux cailloux blancs... derriere l'eglise.... la rose artificielle sur la tombe de madeleine, devant, est elle encore là? es tu allé dans l'église, certes, je en pense pas que comem moi tu ais pu discuter avec la "dame de service" celle qui remplit les vases de fleurs, peut etre n'est elle plus de ce monde desormais, car, cette discussion que j'eusse avec elle date des années 70.... et elle avit bien 50 ans ou 45. son avis était très réservé sur le Bipéde, et son aspect énigmatique, marchant toujours d'un pas rapide, crotté, dans la lande du paus de caux..... je te remercie de m'avoir fait me souvenir cetet escapade deja ancienne.... Bruxelles 25 aout 2006
JACQUES anoustous@yahoo.ca

 
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