Les entretiens de Nuremberg
La conséquence de tout ça, (de l'Anschluss et la fuite des von Trapp au nazisme et à la guerre 40-45), c'est que j'ai mis de l'ordre dans ma PAL (pile à lire ;-) et que j'ai mis au-dessus un pavé vraiment difficile à digérer, "Les entretiens de Nuremberg", "conduits" par Léon GOLDENSOHN (un psychiatre, âgé de 34 ans, à l'époque des procès de Nuremberg, et qui a longuement interrogé les criminels de guerre nazis). Il se fait que mon fils et moi, nous parlions justement des criminels de guerre et de l'obligation de leur "donner" un défenseur (ex. Maître J. VERGES pour Klaus BARBIE).
J'avais commencé ce bouquin il y a quelques mois, et je l'avais laissé de côté. Je le continue, mais à petites doses, parce que c'est vraiment l'horreur. J'ai beau savoir, de lire certaines choses, c'est à se demander comment c'est possible. Comme l'entretien avec Et c'est possible. Impossible de lire ça le soir avant de dormir (j'aime bien lire un peu avant de dormir), je crois que je ferais des cauchemars.
Il y a le chapitre sur les accusés (dont Albert Speer, qui était architecte...) et celui concernant des témoins. J'ai trouvé le chapitre concernant Hjalmar SCHACHT, banquier du Reich, particulièrement intéressant, car montrant très bien l'implication du monde financier et bancaire dans le nazisme.
Le texte le plus épouvantable est évidemment celui de l'entretien avec Rudolf Höss, commandant d'Auschwitz. Je ne peux expliquer ce que je ressentais en lisant cela. Ensemble: l'impérieux besoin de ne pas lire, de survoler ces lignes, sans approfondir, de fuir cette réalité, et en même temps, l'impossibilité de le faire. Comme si j'étais tétanisée face à une telle horreur. Je pense que j'en recopierai quelques passages, dans ce blog, de même (je saute du coq à l'âne) que je voudrais recopier l'un ou l'autre passage de "Quoi de neuf sur la guerre?" de Robert Bober, que j'ai aussi dans ma PAL, mais que je vais devoir rendre mardi à la bibliothèque. Zut alors...
Difficile d'imaginer cette époque. J'ai pensé à Bruxelles occupée. J'ai pensé à mes parents qui vivotaient, chacun de leur côté, et j'ai essayé de les imaginer (pas facile) allant et venant dans une ville pleine de panneaux indicateurs en gothique, de militaires, et de drapeaux nazis. J'ai essayé d'imaginer ça en mouvement et en couleurs (parce que ce qu'on voit d'habitude, c'est bien sûr en noir et blanc), essayé d'imaginer un jour tout pareil à aujourd'hui, un jour de juillet 40, 41, 42 ou 44. Essayé d'imaginer ça exactement comme si j'y avais été. Et bien sûr, ce n'est pas possible. Pas tout à fait possible.
En lien, une présentation du livre sur la revue d'histoire en ligne GAVROCHE.