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Mes carnets
6 juin 2007

poème

Voici l'incipit du recueil, "La Vénus des Aveugles", un recueil datant de 1904) de Renée Vivien (1877-1909)
Simplement parce qu'il correspondait à mon état d'esprit ce matin.
Mais qu'une matinée de repos complet est passée là-dessus de façon bienfaisante.

   

      Le feuillage s’écarte en des plis de rideaux
      Devant la Vénus des Aveugles, noire
      Sous la majesté de ses noirs bandeaux.
      Le temple a des murs d’ébène et d’ivoire
      Et le sanctuaire est la nuit des nuits.
      Il n’est plus d’odeurs, il n’est plus de bruits
      Autour de cet autel dans la nuit la plus noire.

   

      Nul n’ose imaginer le visage inconnu.
      La Déesse règne en l’ombre éternelle
      Où les murs sont nus, où l’autel est nu,
      Où rien de vivant ne s’approche d’Elle.
      Dans un temple vaste autant que les cieux
      La Déesse Noire, interdite aux yeux,
      Se retire et se plaît dans la nuit éternelle.

   

      Les Aveugles se sont traînés à ses genoux
      Pourtant, et, levant leur paupière rouge,
      Semblent adorer un dieu sans courroux,
      Et nul ne gémit et nulle ne bouge,
      Mais, dans cette extase où meurt le désir,
      Où la main se tend et n’ose saisir,
      Une larme a coulé sous la paupière rouge.

 

"Incipit     Liber Veneris Caecorum"
Source: Renée Vivien.com
(c) Christie Cyane

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Commentaires
P
bon repos, pivoine :)
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