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Mes carnets
20 avril 2007

Conversation entre le père et la fille...

Elle rêvasse dans le divan, tout le jeudi après-midi.
Ils écoutent de la musique, Mozart, Jo Dassin, Abba.
(Mozart, c'est bon pour la migraine, ça vaut largement un cd de relaxation...)

Et puis la-question-qui-tue (il fallait quand même bien que je la pose...)
"Dis papa, après combien de temps crois-tu qu'on peut dire qu'on est amoureux de quelqu'un?"
(Plus quelques circonlocutions et circonvolutions, excuses, euphémismes, mises en garde et retranchements divers, juste pour noyer le poisson - mais qui est dupe?)

Il réfléchit, se tourne vers le passé.
"Ca dépend" répond-il... "Ca peut être du premier coup. On peut avoir le coup de foudre".
(Plus tard, il me téléphonera pour préciser que ça peut être aussi après plusieurs années, en disant que cela varie d'une personne à l'autre).

Elle, péremptoire, (et un brin de mauvaise foi):  "le coup de foudre, bah! Ca n'existe pas, ça..."
(Sauf dans "Le gendarme se marie").

Lui, "eh bien, si, moi, je l'ai vécu le coup de foudre..."

Oui, je sais. Ils ont vécu le coup de foudre. Enfin. Lui, mon père, a éprouvé un coup de foudre pour elle, ma mère. Bien sûr. Mais le coup de foudre, entendons-nous. D'abord, c'est plus amusant quand c'est réciproque. Parfois, c'est simplement que quelqu'un vous plaît. C'est peut-être aussi, tout simplement, quand on se sent bien avec quelqu'un. Et il faut du temps pour éprouver (dans le sens de "mettre à l'épreuve de" ou "vérifier" la première - les premières impressions).

Mais revenons à ma mère. Elle était trop jolie. (Et mince, elle n'a jamais dû faire wéwé, elle...) L'air de rien, mon père a aussi une mémoire gigantesque. Il se souvient de tout (de l'orchestre, des musiciens, de ce qu'il portait). Il a invité une jeune fille, l'a reconduite à sa place. A vu une autre jeune fille, l'a aussitôt invitée à danser... (Pour moi, je dirais qu'il a fait le bon choix, même s'il y avait un tout petit "lézard" sous le pot de fleurs... Mais je ne vais pas épiloguer là-dessus) Il avait envie de lui parler, ne savait quoi dire (peut-être qu'il n'osait pas non plus...) Pendant ce temps, elle se demandait quelle langue il parlait (on était en 45...) Finalement, il a fait une remarque sur un violoniste... Elle s'est exclamée "Mais vous parlez français!" ils ont papoté. Ils se sont revus lors d'une autre soirée, un samedi ou un dimanche. Il la raccompagnait jusqu'à l'arrêt du tram. Il est reparti à l'armée. Arrivé en Allemagne, il a reçu une permission supplémentaire qui lui a permis de rentrer en Belgique (via Paris et le ministère de l'armée - il devait toujours avoir un papier lui permettant de rentrer en Belgique, puisqu'il était français). Et de permission en permission, de lettre en lettre, d'appel téléphonique en appel téléphonique, cela nous mène au 14 janvier 1950.

14janvier1950detail

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