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Mes carnets
18 décembre 2006

Poème...

En pensant aux très belles "Saveurs d'antan" de Plum'

VERLAINE  Echoué dans le faubourg parisien

Fit sangloter la mandoline de Pierrot

Au coeur de sa cité, loin des combats anciens

Et Paris, navré, s'ensevelir sous ses vers.


Comme la neige ensevelissait Louveciennes

Illuminant le coin de paradis d'un peintre

Révélant son secret, par touches magiciennes,

Et l'huile sur sa toile, louant bleu le fleuve


Tandis que sous le pur azur d'octobre et vers

L'astre doré, fusait le vers mallarméen

La muse des poètes, exigence sévère

Dans un vert d'absinthe, noyait son évidence

Une seule femme coulait le bronze et l'or

Sculptant sa nuit, dans la boue cachée de la terre

Suivante de l'amant qui vous condamne à mort

Et compagne de la gloire et de la folie


Paris moderne enfin ! Ce Paris mil neuf cent

Couleurs bariolées pour l'amour d'une Marie

Dont Apollinaire faisait charrier le sang

Fenêtre ouverte au bout des pinceaux de Chagall


Bruits d'automobile électricité des nuits

Canons de la guerre étoile au front d'un poète

Amours évanouies secrets d'un geste enfui

Ce siècle éclaté s'enfantait dans l'agonie


Révolutions drapeaux déroulés oriflammes

Et les mots pulvérisés des vers se vengèrent

Couleurs substances oniriques vent de flammes

Mort amour et résistance libertés d'homme


M'ont-ils laissé le don de raconter leurs cris ?

Ressusciter la peur ou la mort des maudits !

Ai-je rêvé d'entrer dans l'atelier des peintres ?

Moi dont la poésie et les vers attentifs


S'imprègnent désormais de leur oeuvre ébauchée...


(Pivoine, 1990)


derain1924arlpierr

André DERAIN: Arlequin et Pierrot.


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