Dessins de jeunesse (1)

C'était du temps où je dessinais beaucoup. Et je n'écrivais pas de poésie du tout, juste un journal et l'entretien d'une ou deux correspondances.

Entre 16 et 17 ans, j'ai dû choisir entre écrire ou dessiner. J'ai choisi d'écrire. Je ne dis pas que je le regrette - Enfin, pas trop... Un peu quand même. Mais bon, cela ne sert à rien de regretter. A seize ans, j'avais trop à apprendre...

J'ai fait ce dessin après avoir vu "La Traviata" à la Monnaie. Sur une feuille de classeur. C'était en 1974, et je venais d'entendre mon premier opéra en "live", avec ma mère - cela nous arrivait quelquefois, mais rarement, d'aller au cinéma, à un spectacle (il y a eu La Traviata et "Les poètes de la Liberté" avec Charles Kleinberg, à la cathédrale St Michel, en 1975), ou à une expo (comme les tapisseries de David et Bethsabée, au Cinquantenaire...) Je dois encore avoir le programme -  je l'ai gardé précieusement, avec des coupures de journaux. Béjart avait mis l'opéra en scène, de façon fabuleuse.

(Pour mémoire: fiche artistique: musique, Giuseppe Verdi, décors: Thierry Bosquet, Jörg Lanner (danse),  Vasso Papantoniou, Eduardo Gimenez, L. Montefusco (chant)

On y voyait même Jörg Lanner, en collant chair ou transparent, (ou pas de collant du tout, à distance, on ne s'en rendait pas compte), se jeter par terre, sur la scène de la Monnaie, dans des envolées de feuilles mortes. Devant nous, il y avait un père et son fils. Ils ont été pris d'une crise de fou-rire contagieuse. Ma mère était la spécialiste des fous-rires nerveux, elle s'est laissée gagner par cette gaieté intempestive.

J'ai dessiné la cantatrice, la grecque Vasso Papantoniou, à ma manière d'alors, très stylisée, je me dis que je pourrais peut-être renouer avec ce type de personnage - mais avec tout le bagage que je suis en train de me constituer...

Ca mijote, ça mijote...