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Mes carnets
23 novembre 2006

Dessin anatomique

J'ai humé l'air des ateliers de peinture pour la première fois, lors des expos de fin d'année, à l'Ecole des arts d'Ixelles. Mon frère y a suivi des cours d'aquarelle et quelques années de peinture (eh! C'est un vice familial...)

J'ai très fort gardé en mémoire le souvenir de Claude Lyr, penché vers les aquarelles, les mains croisées dans le dos, un large sourire aux lèvres. Voilà un homme qui peignait à tour de bras, alors qu'il souffrait horriblement du dos (il a même dû porter un corset en permanence). Au point qu'il se nourrissait très peu (mais cela bien sûr, est un souvenir récent, de l'année 1990 ou 1992). Par contre, j'étais toue jeunette quand je l'ai croisé, pour la première fois, à l'Ecole des Arts d'Ixelles (je passais d'ailleurs complètement inaperçue, normal, j'avais dix, douze ans, guère plus).

Et puis, mes parents hésitaient au moment de visiter les ateliers de peinture d'après modèle vivant. Je ne sais pas ce qu'ils ont décidé finalement, (je ne me rappelle pas), mais la question était : une petite fille pouvait-elle voir ça ou non?
Ma mère insistait toujours sur le côté "naturel" de la nudité en art, discours qui pouvait paraître curieux chez une personne d'aspect plutôt sévère.
Mais elle était coutumière de cette sorte de contradictions. Plus tard, quand elle m'a raconté ses années d'académie, elle m'expliquait que les modèles, à la pause, enfilaient des chaussettes (c'était pendant la guerre 40-45), et profitaient de ce temps libre pour tricoter, très naturellement, tout en écoutant les étudiants papoter.

En 2000 elle m'a "prêté" un de ses dessins au fusain, qu'elle a réalisés en 46. Je l'ai toujours, nous l'avons fait encadrer, depuis. C'était rarissime qu'elle exhume ses dessins de la cave. (J'étais muette, d'ailleurs, je n'osais rien mais alors, là, rien dire). C'était, pour "compenser" m'a-t-elle dit, la perte des portraits que mon ex avait faits de moi et gardés par-devers lui. 

Elle m'a raconté l'histoire d'un des modèles. Je me rappelle son soupir, et son "Ah oui, ce modèle, son mari a essayé de la tuer." Et elle a ajouté... "Déjà".

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