Simone WEIL
Extraits de "La pensanteur et la grâce".
Je ne suis pas très citations... Encore moins pensées, maximes et textes de moralistes.
Mais en parcourant un post de Milady Renoir, je découvre un extrait de livre qu'elle a lu, ("Derniers instants" de "La maison du sommeil" de Jonathan COE) lequel cite (comme en abyme), des réflexions de la (vraie ai-je envie de dire), de la première Simone Weil, l'écrivain, née en 1909 et morte en 1943. J'ai eu envie de retrouver davantage de renseignements sur cet écrivain dont on parle peu, et me suis arrêtée à quelques citations.
Florilège de pensées d'ordre général...
"Il faut être un temps sans récompense naturelle ou surnaturelle"
(La pesanteur et la grâce, cité par Jonathan COE).
(source, Milady Renoir).
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"Tuer par la pensée tout ce qu'on aime : seule manière de mourir."
(La pesanteur et la grâce, Pocket-Agora n°99)
que trop vrai, hélas...
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"Aimer un étranger comme soi-même implique comme contrepartie :
s'aimer soi-même comme un étranger."
(La pesanteur et la grâce, Pocket-Agora)
(On a par trop oublié le deuxième terme de cette assertion...)
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"L'amour a besoin de réalité.
Aimer à travers une apparence
corporelle un être imaginaire,
quoi de plus atroce, le jour où l'on
s'en aperçoit?
Bien plus atroce que la mort,
car la mort n'empêche pas
l'aimé d'avoir été."
(La pesanteur et la grâce, Pocket-Agora)
(Cela ferait un beau sujet de dissertation).
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"Devoir de comprendre et de peser le système de valeurs d'autrui,
avec le sien, sur la même balance.
Forger la balance."
(La pesanteur et la grâce, Pocket-Agora)
Ceci démontre combien il est difficile de s'ouvrir à autrui, à son système de valeurs...
Moi qui essaie toujours de "comprendre"
Alors, je passe à ma vie à forger cette balance...
Et c'est en forgeant qu'on devient forgeron... Isn't it ?
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"Une oeuvre d'art a un auteur,
et pourtant, quand elle est parfaite,
elle a quelque chose d'essentiellement anonyme.
Elle imite l'anonymat
de l'art divin.
Ainsi la beauté du monde prouve un Dieu à la fois
personnel et impersonnel,
et ni l'un ni l'autre."
(La pesanteur et la grâce, Pocket-Agora)
Cette pensée-ci, je l'aime beaucoup pour ses oppositions internes: la beauté du monde prouve...un Dieu personnel et impersonnel (première contradiction) et ni l'un ni l'autre (deuxième contradiction).
J'aime aussi... Sur l'anonymat de l'oeuvre d'art
(on ne va pas dire parfaite, quelle oeuvre d'art est-elle parfaite?
C'est tout simplement l'oeuvre d'une parcelle d'humanité: nous.
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"Jamais en aucun cas je ne consentirai à juger convenable
pour un de
mes semblables,
quel qu'il soit,
ce que je juge moralement intolérable
pour moi-même."
(La Condition ouvrière)