Espace de parole...
J'ai une nouvelle thérapeute. Je passe à la thérapie "de soutien" ? Ou un peu plus?
Enfin... On verra.
Je rouvre donc un chemin. Il me faudra repasser au milieu de tant de blessures. Seigneur !
Elle est mignonne, (ma nouvelle thérapeute), c'est déjà ça (encore heureux qu'elle me plaise...)
(Mais c'est pas un argument ça!)
J'étais dans le centre ce matin, et chaque fois que je voyais une nouvelle silhouette, je me disais "mon Dieu! Pourvu que ce ne soit pas celle-là..." Dans mon esprit, il ne fallait pas qu'elle soit trop jeune. Non qu'un jeune ne comprenne pas, mais moi je me comprends. J'avais entendu sa voix au téléphone et je lui avais trouvé un ton sympa et enjoué. Elle doit avoir mon âge à peu près ou un peu plus ou un peu moins, plutôt un peu plus. Psychologue analyste, mais pas trop "oui, oui", ou "mmh, mmh", comme les psychiatres dans "Un divan à New York". Bon, on verra. En tout cas, je mesure combien la parole m'a manqué, puisque depuis que je suis ici, les liens avec mon ancienne thérapeute se sont distendus. Normal. On a sans doute bouclé le travail qu'on devait faire ensemble, ici, le terrain est vierge.
Et puis, là, le centre, il est vraiment à l'ombre de mon église, ou plutôt, à l'ombre de la Maison d'Erasme. Amusant ça. Dommage que le lundi, la Maison d'Erasme soit fermée, la bibliothèque aussi. Ca m'obligera à me promener plus souvent dans "Le Rinck". Mais je suis contente de retrouver un endroit, une heure pour parler, j'en avais besoin, je pense, et puis, ça me permet d'organiser mes petites choses à faire, une à une. Et de m'offrir un temps de flânerie agréable dans le quartier. Evidemment, le temps est de la partie, que sera-ce en hiver?
Je ne pourrai même plus avancer la difficulté de me lever tôt, depuis que je ne prends plus de xanax, hi-hi, c'est trop drôle, je ne dors plus. Ben tiens! Ou alors, je dors, et j'ai des mouvements incontrôlés, ça c'est bizarre aussi, zou, une jambe qui part à gauche! Pof! Un bras qui part à droite (mauvais ça, j'aime pas la droite!) En tout cas, je suis réveillée tôt le matin.
Je dois juste apprendre à accepter l'insomnie. Vieux problème. Bizarre tout de même. J'avais oublié les couchers laborieux de mon enfance: je pleurais, j'avais peur dans ma chambre, je criais, j'appelais mes parents, jusqu'à ce que mon père monte (ma mère n'avait jamais le courage et après la prière, basta! Quelle horreur...) Plus tard, il y a eu les livres. Je me suis mise à lire à perdre haleine, je lisais jusqu'à ce que mes parents montent se coucher (j'avais une affreuse petite lampe de chevet avec un abat-jour en satin vieux rose cerise et un galon foncé), et mes parents sentaient la lampe encore brûlante, alors que je faisais semblant de dormir. Ma mère me disait juste que j'allais user complètement ma vue, à lire dans le noir, mais conclusion, j'aimais mieux lire qu'avoir peur.
Question à cent sous: les amateurs de lecture sont-ils souvent des enfants pas trop heureux qui ont trouvé la grâce, le dépaysement et le bonheur dans les livres?